mardi, 04 juillet 2017 10:36

Réunion de la Famille Eymardienne au Vietnam

du père Vu Quoc Binh, sss

 

Pour la première fois, le samedi 11 février 2017, un regroupement des Frères scolastiques SSS et des Servantes SSS de la Famille Eymardienne a eu lieu à la Maison d’Études de la Province des Martyrs Vietnamiens à Mong Trieu, HCM City, Vietnam. Accompagnés du Rév. P. Martin Tine, directeur de la Commission de la Formation des religieux SSS, et du Rév. P. Joseph Vu Quoc Binh, membre du Conseil général SSS, tous les membres des deux Scolasticats – formateurs, pères, sœurs et frères – ont prit part à cet important échange de foi eucharistique et de vocation SSS.

Pour commencer, le Rév. P. Joseph Pham Dinh Ai, directeur des religieux scolastiques, a inauguré la rencontre dans un discours chaleureux de bienvenue et de salutations à tous les participants, pour en indiquer aussi sa signification. Ensuite deux intervenants spécialisés, P. Martin Tine et P. Paul Vu Chi Hy, directeur spirituel des scolastiques, furent invités à partager leurs réflexions et leurs expériences comme membres de la Congrégation du Saint Sacrement et en particulier sur la vocation SSS.

Dans son discours, le P. Martin a parlé de la relation étroite entre les Pères, les Frères et les Servantes dans la Congrégation du Saint Sacrement. Sous l’inspiration du Saint Esprit et de son charisme eucharistique, St Pierre-Julien Eymard fonda la Congrégation du Saint Sacrement, une communauté religieuse de droit pontifical composée de prêtres, diacres et frères. Avec le grand soutien spirituel de Sœur Marguerite Guillot, il fonda aussi la Congrégation des Servantes du Saint Sacrement. L’idéal des frères et des sœurs SSS est donc de vivre pleinement le mystère de l’Eucharistie et d’en faire connaître sa signification.

De plus, dès le début de leurs fondations, le Père Eymard avait souhaité avoir une Chapelle commune pour que les deux Congrégations puissent adorer et célébrer l’Eucharistie ensemble. Mais ce rêve ne se réalisa pas pour différentes raisons et inconvénients relatifs à son époque. Cependant, la vision chez le Père Eymard d’une communion entre les membres des frères SSS et des sœurs Servantes comme une seule famille, fut fortement entretenue et nourrie en son cœur et en quelque sorte transmise aux futures générations de religieux de la Congrégation. En particulier, comme l’indique le P. Martin, les deux branches de la Congrégation du Saint Sacrement ont été fondées par le même Fondateur, elles ont reçu le même charisme eucharistique et hérité de la même spiritualité eymardienne.

Pour ces raisons, les frères et les servantes SSS ont besoin d’une étroite coopération dans le partage de la foi eucharistique et dans les études sur la vie et la spiritualité du Fondateur, ainsi que pour célébrer l’Eucharistie ensemble et travailler au service de la mission eucharistique afin de réaliser le rêve de St Eymard. Le P. Martin a également mentionné d’autres membres de la Famille Eymardienne : le Servitium Christ et l’Agrégation Eucharistique.

Dans sa présentation le P. Paul Vu Chi Hy partagea avec les scolastiques et les servantes sa propre expérience de « vocation eucharistique » à partir du cheminement de foi de « la vocation d’être humain à la vocation d’être chrétien, et puis de la vocation pour la vie consacrée à la vocation eucharistique ». Le P. Paul posa aussi des questions pour stimuler la réflexion, telles que « la vocation eucharistique est-elle la plus grande bénédiction qui regroupe et fait converger toutes les vocations : l’être humain, le chrétien et la vie religieuse ? ». Il croit sincèrement que cela est vrai car l’Eucharistie est « la source et le sommet de la vie et de la mission de toute l’Église ».

Pour introduire le sujet de la « Vocation Eucharistique », il présenta brièvement une synthèse de la signification essentielle des différentes vocations présentes dans le contexte chrétien. En partant de la signification universelle de la Vocation en tant que don de Dieu offert à tous, il leur est demandé de le recevoir avec assentiment et de l’offrir à leur tour aux autres inconditionnellement et librement. Toutes ces actions de recevoir et de partager sont les manifestations d’un amour donné, car la signification d’un don repose dans l’action d’offrir. Une vocation ne prend donc sa véritable signification que quand elle est indiquée comme une « grâce », c’est-à-dire quand elle est reçue gracieusement comme une graine, cultivée dans l’espoir, qui pousse dans de bonnes conditions, et qui donne ensuite de nombreux fruits qui font que celui qui reçoit devient celui qui donne et qui offre aux autres avec générosité et continuité ce qui lui a été offert. Voilà la véritable signification essentielle de la « Vocation Eucharistique » qui nous mène à une « culture du don offert », le don d’un seul offert pour le monde. C’est aussi une « culture respectueuse de donner et recevoir » sans rien jeter.

Selon le P. Paul, quiconque a toujours, plus ou moins, quelque chose à partager/offrir aux autres. On peut partager/offrir des choses concrètes et visibles telles que la nourriture, les vêtements et l’eau, ou bien des choses invisibles telles que l’éducation, la préoccupation, l’amour, l’espoir, un visage joyeux, une confiance chaleureuse, charité et miséricorde, ou bien aussi des choses spirituelles comme la délivrance et la Bonne Nouvelle du Salut, ou encore soi-même. Cependant, ajouta-t-il, ce que l’on offre doit être caché même à soi-même comme « quand tu fais l’aumône, ta main gauche ignore ce que fait ta main droite” (Mt 6,3), c’est-à-dire sans récompense, afin de la recueillir pour le « trésor eschatologique » et l’envoyer au Banquet du Royaume de Dieu. Ce style de vie représente vraiment la manière de vivre la « Vocation Eucharistique » dans l’imitation du don exemplaire de Jésus d’offrir son amour. La Vocation Eucharistique nous place devant l’horizon étendu de la source de la grâce où nous sont donnés de grands dons que nous recevons avec une profonde gratitude et action de grâces en accord avec l’Eucharistie comme Sacrifice de l’Action de grâces.

Après avoir écouté les deux discours, tout le monde prit part à la célébration eucharistique, et ensuite ils partagèrent un buffet pour le dîner en agapè et en amitié.

Ce riche échange a apporté beaucoup de joie spirituelle et d’encouragements à tous les membres des deux Congrégations en général, et aux deux Scolasticats en particulier, afin qu’ils puissent, en tant que membres de la Famille Eucharistique Eymardienne, arriver petit à petit à une collaboration étroite dans la foi pour la gloire de notre Seigneur.