jeudi, 03 août 2017 10:39

Le Vénérable Giovanni Nadiani Frère du Saint Sacrement

Il naquit le 20 février 1885 à S. Maria Nuova, près de Cesena dans la province de Forli, et fut baptisé avec les noms de Giovanni Antonio Gaspare.

Son père Ercole était le gérant d’une épicerie et d’une auberge, il était aussi commerçant en chevaux et il n’avait pas son pareil pour satisfaire tous les besoins des gens de ce petit village de la commune de Bertinoro. C’était un homme un peu rude, austère, républicain anticlérical, comme tous les hommes simples de cette terre. Mais il était aussi bon et cordial avec tout son entourage et tenait à offrir une bonne éducation à ses enfants. Il s’était marié trois fois. Avec Annunziata Piazzi en 1880, la mère de Giovanni, Maria et Erminio. Elle mourut à la naissance de leur quatrième enfant Adolfo qui décéda immédiatement avec elle. En 1892, trois ans plus tard, il se maria avec la sœur de la défunte, Lucia Piazzi, qui mit au monde Annunziata. L’enfant mourut à l’âge de cinq ans et Lucia la suivit dans la tombe. Enfin Ercole épousa la domestique Giovanna Ruffilli en 1897. Ces femmes furent pour Giovanni trois saintes mères. Elles l’éduquèrent à la foi, à la prière et aux sacrements, même si le père n’était pas pratiquant.

Giovanni était un enfant attentif, obéissant et dévoué. Il préparait des petits autels sur le palier de sa maison pour faire prier ses compagnons. Il faisait l’enfant de chœur quand son père le lui permettait.

En 1899 il entra au Séminaire de Cesena pour devenir prêtre. Son père le lui concéda parce que ce séminaire avait la réputation d’offrir une bonne éducation aux jeunes, mais quatre ans plus tard ne payant plus les frais de scolarité, il dut le quitter. Il y a de nombreux témoignages certains très beaux sur lui lors de son passage au séminaire, pour l’exemple qu’il donnait, un étudiant studieux et un soliste dans la chorale.

En 1903, de retour dans sa famille il se mit à travailler avec son père, s’occupait des jeunes après l’école et participait au Comité démocrate-chrétien de Provezza (Cesena), mais peu de temps après il émigra en Suisse pour y travailler et apprendre les langues pour partir comme missionnaire. Il interrompit son séjour quand il rentra à Forli pour faire son service militaire de 6 mois pour lequel il fut congédié. Il reprit son travail en Suisse.

En 1907 il se trouvait à Rome comme serveur dans un café de certains parents de sa mère Giovanna. C’est au cours de cette période qu’il entra dans l’église de St Claude. Il resta fasciné par l’Eucharistie exposée, et là il reconsidéra sa vie et sa vocation. Il pria longtemps et décida d’entrer dans l’institut qui s’occupait de cette église, les Pères du Saint-Sacrement. Il y entra à Turin le 2 juillet 1907. Il lui avait été demandé de rester un Frère et il obéit, et même il se passionna pour sa vocation de Frère.

Il fit le noviciat à Castelvecchio di Moncalieri (Turin) de novembre 1907 à novembre 1909.

Il fut ensuite transféré à la maison de Turin jusqu’en octobre 1931, quand il fut transféré à Ponteranica, où il resta jusqu’à sa mort le 6 janvier 1940.

C’est au cours de sa vie de religieux SSS qui laissa les plus beaux signes de sa sainteté

Ses ‘Notes spirituelles’ expriment une vie ascétique et mystique vraiment extraordinaire. Dès le noviciat il construisit son rapport de vie intime avec le Christ. Fr. Giovanni a vraiment été un amoureux de Jésus Eucharistie. Il vit sa vie de Frère SSS dans la contemplation et le service, les deux attitudes de son Eucharistie quotidienne. L’Adoration à laquelle il était très fidèle toutes les huit heures selon les horaires de la communauté, prêt à remplacer ceux qui le lui demandait, surtout la nuit. Et il écrivait : « L’heure de l’Adoration est un exercice angélique, c’est la chose la plus nécessaire pour rafraîchir à la source les racines des vertus, pour réanimer la chaleur de notre esprit à cette fournaise ardente. L’Adoration est la chose la plus douce qui soit. Le seul bonheur, la seule joie promise aux religieux. L’Adoration est ma petite Messe. Avec quelle application je dois la célébrer ! À chaque fois je dois préparer une victime en offrande. Je dois renouveler chaque jour l’Adoration profonde de la Vierge au moment de l’Incarnation, ses remerciements affectueux, son immolation et sa prière ». Avec la passion pour l’Eucharistie, Fr. Giovanni vécut une ascension spirituelle vivante. À Turin il demandait à se confesser due fois par semaine, et d’apporter des disciplines toujours nouvelles : le cilice, les chaines et dormir sur une planche. Il recherche l’humilité : « Je ne pourrai pas devenir un adorateur en esprit et en vérité si je ne suis pas humble. L’humilité est la première pierre, c’est la base de la vie eucharistique ».

Fr. Giovanni disait qu’il avait un grand Secret présent tout au long de sa vie, c’était le thème favori de ses méditations. Ce Secret est : « faire la Volonté de Dieu ». Cela a été le Secret de Jésus que sa Mère lui a appris… Quand les adversaires veulent nous induire au mal, nous leur opposons la Volonté de Dieu qui interdit le péché ; quand la tiédeur et l’inertie nous distraient du bien, la pensée de la Volonté Divine qui prescrit les bonnes œuvres, nous secoue ; quand la haine nous entraîne à la vengeance, nous la détournons avec la Volonté de Dieu qui impose le pardon ; quand l’orgueil s’élève avec impatience nous lui rappelons que la Volonté Divine résiste aux orgueilleux. Contre cette Volonté souveraine et sainte, contre ce bouclier de diamant toutes les flèches s’écrasent et les épées se brisent. C’est à la Volonté de Dieu que les Saints dirigent tous les efforts. Le père Eymard répétait : « voir en toute chose la Volonté Divine ». Elle apporte soulagement à l’âme et aussi au corps ; dans la Volonté de Dieu il y a la paix du cœur. La vérité est qu’il n’y a pas de sécurité, de fermeté, de tranquillité et de paix, ni de sagesse et noblesse pour l’homme en dehors de l’accomplissement exact, fidèle, persévérant et aimant de la Volonté de Dieu ». Et le Fr. Giovanni propose sous forme de litanie « les 33 secrets contenus dans le grand Secret de Jésus ».

Dans la communauté de Turin, le Fr. Giovanni était portier et sacristain mais surtout il collaborait au travail du Bureau des publications et expéditions des revues, en tenant la correspondance avec les abonnés. Au Séminaire de Ponteranica il travailla surtout comme infirmier. Ce qui le distinguait c’était sa délicatesse et sa bonté envers tous les malades. Très modeste, il ne transmettait aucun embarras à personne, et tous se laissaient soigner par lui dans la confiance. C’est là que le Fr. Giovanni ressentit la beauté de sa vocation de Frère comme une « maternité spirituelle ». Il voyait les prêtres comme les pères de nombreuses âmes qu’il fallait écouter et guider, alors que dans le frère il voyait le rôle de la mère qui prend soin, qui assiste, qui aime. Il écrivit le livret : « La maternité spirituelle du Frère religieux ». « Le titre de Mère n’est pas impropre ni étrange. C’est Jésus même qui donne cette mission sublime à chaque âme véritablement aimante, qui fait la Volonté de Dieu… Être une petite Marie, mère de Jésus, mère des Prêtres, mère des âmes : telle est la mission du Frère religieux. Aucun moyen particulier n’est demandé, seulement une seule chose : l’amour qui renferme toutes choses. Aime avec le cœur d’une Mère, et cet amour est simplifié en sanctifiant le moment présent ». Le Fr. Giovanni était amoureux de la Vierge Marie qu’il appelait « sourire en famille ». Il voulut en imiter la délicatesse maternelle.

En communauté aussi il était toujours aimable, amusant et joyeux, et il acceptait volontiers de remplacer quiconque en avait besoin. Il était aussi commis et il se rendait souvent en ville faire des courses ou accompagner les malades à la visite médicale.

Sa dernière année, durant laquelle il souffrait énormément d’un ulcère cancéreux, fut héroïque Sans diminuer ses engagements il s’offrait chaque jour comme « victime avec Jésus d’un autel à un autre avec la Croix sur la poitrine ». À l’hôpital de Bergame (qu’il appelait le « jardin de Dieu ») il fut opéré le 30 décembre 1939 : « voici que je célèbre ma Messe cruelle en véritable religieux SSS, en laissant librement et avec joie que Jésus-Victime achève en ce membre indigne sa Passion… ma chère Maman céleste m’accompagnera ». Il mourut le 6 janvier 1940.

Voilà ce qu’était le Vénérable Giovanni Nadiani qui à travers sa vie nous propose la beauté et le charme de la vocation du Frère SSS et de la vie religieuse en soi, sans l’engagement du sacerdoce. Une proposition vocationnelle à poursuivre dans notre Congrégation.

Prions la Trinité pour sa glorification

O Sainte Trinité, nous Te remercions pour le don de l’Eucharistie, source et force de toute sainteté, et nous Te prions de glorifier ton serviteur Giovanni Nadiani qui témoigna, dans l’humilité et le service, la vie d’amour qui découle de ce Sacrement. Par son intercession, concède-nous les grâces que nous te demandons.

Trois Gloria à la Sainte Trinité.

Aux Laudes et aux Vêpres:

Pour ton Serviteur Giovanni Nadiani qui dans l’humilité et le service témoigna l’amour qui découle de l’Eucharistie donne-lui d’être dans l’Église le signe de ta sainteté.

 

Communiquer les grâces obtenues au Postulateur, père Bernardo Mauri
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Cell. 339 6069 275

 

Dernière modification le mardi, 02 juillet 2019 14:58